Vernissage de « Noir, pair et manque », roman de Mary-Jane Monsch

Le dimanche 16 novembre 2025 a eu lieu à l’Atelier 56 à La Chaux-de-Fonds le vernissage très émouvant du roman de Mary-Jane Monsch, Noir, pair et manque. Présentation du livre par l’éditeur et lecture d’extraits par l’auteure ont permis à la vingtaine de personnes présentes de s’immerger dans cet ouvrage hors du commun et exigeant, un tour de force littéraire.

Emmanuelle Pipoz Brossard a accueilli le public dans son appartement-atelier de la rue Numa-Droz 56, un espace chaleureux et intime et ouvert sur la ville. Une exposition des sculptures de Salvatore Russo agrémentait le lieu, de même qu’un chef-d’oeuvre du peintre Grégoire Muller.

L’éditeur, Daniel Musy, a remercié Emmanuelle de son accueil et Mary-Jane de sa confiance (elle est la 23e personne éditée !) pour ce 40e ouvrage publié depuis 6 ans aux Éditions Sur le Haut. Vincent Bélet, de la librairie Payot, assurait la vente du livre.

Ce roman est une fiction romanesque qui exacerbe l’écart entre le fictif et le réel.

a) Ce n’est, sur le thème de l’inceste, ni une autobiographie, ni une autofiction ni une fiction inspirée de personnages réels mais une fiction totale avec un personnage inventé. Père incestueux et meurtrier, il monologue, dans un fleuve de boue, devant un « Expert ». Situation impossible dans le réel.

b) Le lecteur ne peut éprouver de la sympathie pour ce narrateur (et encore moins s’identifier à lui) sinon voir dans ce monstre, surtout si on est un homme, un miroir hyper-grossissant de ses propres attitudes face aux femmes.

c) La réalité est tellement artificielle (monologue d’au moins huit heures en temps réel avec une vingtaine de cigarettes fumées) qu’elle en devient irréelle.

d) Les habituels effets de réel présents dans un roman classique (identification de lieux, de faits d’actualité, de références culturelles ou historiques) sont absents. L’histoire pourrait s’être déroulée n’importe où de nos jours. Elle en devient universelle.

e) Alors que l’histoire pourrait nous laisser penser que l’homme ne sera pas condamné faute de preuve, le récit qu’il fait de sa propre vie ne laisse aucun doute au lecteur sur sa culpabilité, plus, son ignominie.

Ainsi Mary-Jane Monsch parvient, dans ce roman à risques, à éviter un double piège : le piège de la compassion pour cet être malade et celui de la pornographie de la violence qui rendrait le texte horriblement complaisant.

Mary-Jane a ensuite lu quelques extraits de son livre très fort, avec une immersion dans son texte qui a laissé pantois le public.

Elle avait choisi la scène des premiers gestes incestueux du père sur sa fillette alors qu’elle était encore bébé. Et celle de la visite dans la famille de l’assistante sociale, activité qui fut celle de Mary-Jane ! Extraits à lire aussi sur la page de l’auteure.

Pas d’applaudissements pour ces lectures extraordinaires mais un silence respectueux des situations racontées par le père indigne.

Mary-Jane dédicacera son livre samedi 22 novembre de 11 h à 13 heures à la librairie Payot à La Chaux-de-Fonds. Et le même jour à Neuchâtel, toujours chez Payot, de 15 h à 17 h.

Avatar de Inconnu

Auteur : Daniel Musy

Né en 1956 à La Chaux-de-Fonds (CH).Y vit et y a enseigné le français, la philosophie et l'histoire de l'art au Lycée Blaise-Cendrars jusqu'en juillet 2018. Conseiller général socialiste de 2004 à 2016.

Laisser un commentaire